Le prêt à taux zéro (PTZ) est une aide financière qui permet aux ménages modestes d’accéder à la propriété. Il s’agit d’un prêt sans intérêt, accordé sous conditions de ressources, pour l’achat d’un logement neuf ou ancien avec travaux. Le PTZ est régulièrement remis en cause par le gouvernement, qui souhaite le réformer ou le supprimer. Mais face à la pression des acteurs du secteur immobilier, il a été prolongé jusqu’à fin 2023, avec quelques modifications.
Qu’est-ce que le PTZ ?
Le PTZ est un prêt complémentaire au prêt immobilier principal, qui permet de financer une partie de l’achat d’un logement. Il est réservé aux primo-accédants, c’est-à-dire aux personnes qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années. Le PTZ est accordé en fonction des revenus du ménage, du nombre de personnes qui vont occuper le logement, de la zone géographique où se situe le bien et du type de logement (neuf ou ancien avec travaux).
Voici une vidéo montrant le fonctionnement de ce prêt :
Le montant du PTZ varie selon ces critères, mais il ne peut pas dépasser 40 % du coût total de l’opération, dans la limite d’un plafond. La durée du remboursement du PTZ dépend également des revenus du ménage, et peut aller de 15 à 25 ans. Le PTZ bénéficie d’un différé de remboursement, qui permet de ne commencer à payer les mensualités qu’après une période de 5, 10 ou 15 ans.
Quels sont les avantages du PTZ ?
Le PTZ présente plusieurs avantages pour les ménages modestes qui souhaitent accéder à la propriété. Tout d’abord, il permet de réduire le coût total du crédit immobilier, en supprimant les intérêts à payer sur une partie du prêt. Ensuite, il facilite l’obtention du prêt immobilier principal, en augmentant l’apport personnel et en diminuant le taux d’endettement. Enfin, il favorise l’achat de logements neufs ou rénovés, qui répondent à des normes environnementales et énergétiques plus exigeantes.
Le PTZ est donc un dispositif incitatif, qui soutient la demande de logements et stimule la construction et la rénovation. Selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le PTZ permet de loger 60 000 ménages par an. Selon les professionnels du secteur, le PTZ est indispensable pour maintenir l’activité et l’emploi dans l’immobilier.
Quelles sont les menaces qui pèsent sur le PTZ ?
Le PTZ est régulièrement menacé par le gouvernement, qui souhaite le réformer ou le supprimer. En effet, le dispositif coûte cher à l’Etat, qui doit compenser les intérêts que les banques ne perçoivent pas sur les prêts accordés. Selon la Cour des comptes, le coût annuel du PTZ s’élève à environ 1 milliard d’euros.
Le gouvernement estime également que le PTZ n’est pas assez efficace pour favoriser l’accession à la propriété des ménages modestes. Il considère que le dispositif profite surtout aux ménages qui auraient pu acheter sans lui, et qu’il contribue à augmenter les prix de l’immobilier. Le gouvernement souhaite donc recentrer le PTZ sur les zones tendues, où l’offre de logements est insuffisante par rapport à la demande, et sur les logements anciens avec travaux, qui nécessitent une rénovation énergétique.
Quelles sont les évolutions prévues pour 2022 et 2023 ?
Le PTZ devait initialement s’arrêter fin 2022, mais il a finalement été prolongé jusqu’à fin 2023, suite à la pression des acteurs du secteur immobilier. Toutefois, le dispositif va connaître quelques modifications à partir de janvier 2022.
D’une part, les revenus pris en compte pour déterminer l’éligibilité au PTZ seront ceux de l’année d’émission de l’offre de prêt, et non plus ceux de l’année N-2. Cette mesure vise à limiter les effets d’aubaine, en tenant compte de la situation actuelle des emprunteurs.
D’autre part, le PTZ sera recentré sur les logements neufs en collectif dans les zones tendues (A et B1), et sur les logements anciens (collectifs et individuels) en zones détendues (B2 et C), à condition d’envisager des rénovations. Les logements neufs individuels (maisons) ne seront plus éligibles au PTZ, sauf dans le cadre d’un contrat de location-accession.
Le PTZ est donc un dispositif qui évolue régulièrement, en fonction des objectifs du gouvernement et des besoins du marché immobilier. Il reste néanmoins une aide précieuse pour les ménages modestes qui souhaitent accéder à la propriété.